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Le sionisme est basé sur un « esprit » commun aux juifs et aux musulmans

Il y a un an, j’ai écrit l’article suivant:

De l’antisémitisme ; pourquoi j’ai changé d’avis sur Israël et condamne maintenant le sionisme

pour expliquer les raisons qui m’avaient poussé à changer d’avis et à condamner maintenant l’idéologie sioniste qui est au fondement de la création de l’Etat d’Israel en 1948, suivie de guerres incessantes dans la région : c’est un effet de la bombe à retardement qu’ont laissé les Nazaréens qui ont écrit le Coran, sur des feuillets séparés ( souvent sur des supports naturels : écorces, etc…) . qui étaient en quelque sorte des notes des cours adressés aux arabes qu’ils (les Nazaréens) recrutaient (Plus tard ces divers feuillets furent réunis en une version unique du Coran, sur ordre du Calife Othman, afin d’éviter les dissensions et les éventuelles contradictions) en Syrie afin de reconquérir Jérusalem, ce qui fut fait en 637 :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Jérusalem_(637)

A cette époque là arabes (les premiers musulmans ) étaient encore alliés contre l’Empire byzantin chrétien :

 

Conquêtes contre les byzantins

 

« A cette époque, juifs et arabes étaient encore alliés. Ni la charte de Médine, ni les rabbins juifs ne parlent de tribu juive rabbinique à Yatrib. D’ailleurs, la chronique de Sébéos qui raconte l’arrivée des juifs d’Edesse à Yatrib dit qu’ils y trouvent des juifs ayant « un culte différent » et qu’ils s’y convertissent. Ils se font nazaréens. Les controverses et attaques contre les juifs de Médine sont des ajouts tardifs pour faire justifier, à posteriori, par le prophète une extermination plus tardive des juifs nazaréens, après la rupture qui a donné naissance à l’islam.«

Quelle est elle, cette structure mentale commune aux juifs nazaréens et aux musulmans, ce qui n’est pas étonnant puisque l’islam a été façonné par des scribes nazaréens ? Elle se situe dans la sacralisation de la terre physique, Israël pour les juifs, Palestine pour les arabes, censée avoir été accordée par Dieu au peuple unique des descendants d’Abraham :

»

En ce temps-là, il y avait un ismaélite appelé Mahmet, un négociant. Il se présenta lui-même à eux comme sur ordre de Dieu, comme un prédicateur, comme le chemin de la vérité, et leur apprit à connaitre le dieu d’Abraham car il était très bien instruit et à l’aise avec l’histoire de Moïse. Comme l’ordre venait d’en-haut, ils s’unirent tous sous l’autorité d’un seul homme, sous une seule loi, et, abandonnant de vains cultes, revinrent au Dieu vivant qui s’était révélé à leur père Abraham. Mahmet leur interdit de manger de la viande d’aucun animal mort, de boire du vin, de mentir ou de forniquer.

Il ajouta : Dans un serment, Dieu a promis ce pays à Abraham et à sa postérité après lui à jamais ; il agissait selon sa promesse quand il aimait Israël. Maintenant vous, vous êtes les fils d’Abraham et Dieu réalise en vous la promesse faite à Abraham et à sa postérité. Aimez seulement le Dieu d’Abraham, allez vous emparer de votre territoire que Dieu a donné à votre père Abraham, et personne ne pourra vous résister dans le combat, car Dieu est avec vous ». La chronique de l’évêque Jacques d’Edesse dit qu’il annonce la venue du messie (la 1ère venue pour les juifs orthodoxes, son retour pour les nazaréens et les chrétiens). »

« Les juifs, subissant une campagne massive de baptême vers 620, voient ces arabes comme des libérateurs du joug romain. Ainsi on lit dans « Les secrets de rabbi Simon ben Yohai » : « Le béni envoya le royaume d’Ismaël pour nous délivrer d’Edom, il va conquérir la terre et une grande crainte entre eux et les fils d’Esaü se lève. N’est-ce pas notre salut que vit le prophète Isaïe (Isaie 21 :7)lorsqu’il vit un chariot avec deux cavaliers. Ce chariot doit-il être tiré par des chameaux ou des ânes comme celui du messie ? »«

Cette attitude mentale s’oppose point par point à celle d’un spinoziste né en 1869 dans une famille juive, Léon Brunschvicg, quand il déclare, à la fin de « Progrès de la conscience occidentale »: ( c’est au chapitre XXIII, section III : l’immanence de la réflexion )

http://classiques.uqac.ca/classiques/brunschvicg_leon/progres_conscience_t2/progres_conscience_t2.html

»Mais, si « le salut est en nous », c’est que la « Terre promise » est devant nous : l’idée d’une humanité réconciliée avec elle-même, la république des âmes qui, élevées à un même niveau de désintéressement et de sincérité, se rendraient enfin transparentes les unes pour les autres, sans plus se heurter à la malédiction de la tour de Babel, à la dualité du Verbe extérieur et du Verbe intérieur. »

Ainsi la « Terre promise «  , loin de la mécompréhension de la Torah selon le Verbe extérieur où Verbe – langage, n’est pas une terre physique, Israël pour les hébreux, Palestine pour les arabes, que Dieu aurait donné aux « croyants » descendant d’Abraham  : elle est » devant nous en nous » selon le Verbe intérieur ou Verbe – Raison.

Si la lutte est aussi âpre et féroce entre israéliens (juifs) et palestiniens ( musulmans, et les palestiniens chrétiens se retrouvent happés par le conflit) c’est paradoxalement parce que les deux adversaires partagent une attitude commune , qui est une dégradation ontologique et ethnique du plan spirituel , se traduisant en : » c’est à moi et à mon peuple que Dieu a donné cette terre » , et cette catastrophe n’est possible qu’à partir de la conviction que Dieu est un étant qui peut passer des alliances et distinguer les races et ethnies différentes